Emils Gegeris : « C’est un grand honneur de défendre les couleurs de son pays. »

Bonjour Emils, peux-tu te présenter ?
Je suis né à Riga, la capitale de la Lettonie. Je vis dans une petite ville du nom de Ikskile. A l‘âge de trois ans, mon papa m’a mis pour la première fois sur la glace. Les premiers mois étaient affreux ! Pas à pas, j’ai appris à patiner, puis à jouer au hockey. J’ai mordu et depuis j’ai ce feu dans mes yeux tellement j’aime ce sport. Me voilà donc aujourd’hui, joueur professionnel. J’ai joué la quasi-totalité de mon hockey dans mon pays natal. Ce ne sera que ma deuxième saison à l’étranger.

Emils, comment décrirais-tu ton jeu ?
Je crois que je suis un bosseur. Je joue toujours à fond pour faire gagner mon équipe. J’aime beaucoup tirer. J’aime aussi bloquer de nombreux lancers adverses.

Quel a été ton parcours pour l’instant ?
J’ai fait tout mon hockey jeune dans les championnats lettons. J’ai joué une saison pleine et quelques matchs de plus dans la ligue junior russe (MHL), ensuite quatre saisons en KHL et une saison en Synerglace Ligue Magnus. Au niveau de l’équipe nationale, j’ai participé à deux championnats du monde en U18 et autant en U20, également un mondial en senior. C’est un grand honneur de défendre les couleurs de son pays. C’est une super expérience et des souvenirs pour toujours.

Quel souvenir gardes-tu de tes années en KHL ?
C’était une super expérience. Imagine, tu n’es qu’un gamin de dix-huit ans et tu te retrouves à te bagarrer dans les coins avec des stars comme Datsyuk ou Kovalchuk. Tu tentes juste d’apprendre d’eux et de ne pas avoir peur de les affronter.

Qu’as-tu pensé de ta saison à Anglet ?
C’est une très belle ville. Il fait aussi toujours beau. Ils ont un très bon public.

Et la vie en France ?
En fait, je ne savais pas que les Français étaient si bienveillants. Je crois que c’est différent des autres pays. Quand je suis arrivé au début, j’ai trouvé la vie chère. Maintenant, je crois qu’à cause de la guerre, tout est cher partout.

Comment s’est fait ton contact avec Mulhouse ?
Mon agent m’a envoyé un SMS un matin pour me dire « J’ai donné ton nom au coach de Mulhouse, il va te contacter ». Nous avons discuté et me voilà. J’ai aimé jouer en France et je me suis donc dit que je souhaiterais poursuivre au moins une saison de plus. La saison passée, je vivais dans une ville en bord de mer. Je vois le fait de vivre dans une ville plus proche des montagnes comme positif pour mon état d’esprit, moi qui aime tellement la nature.

Imagine, tu n’es qu’un gamin de dix-huit ans et tu te retrouves à te bagarrer dans les coins avec des stars comme Datsyuk ou Kovalchuk.

Que penses-tu du la Synerglace Ligue Magnus ?
C’est une ligue de haut niveau. Beaucoup de bons joueurs français et de bons étrangers aussi.

A Mulhouse, on apprécie beaucoup un de tes compatriotes, Rolands Vigners.
Rolands est un super gars. C’est aussi un très bon joueur. J’ai parlé avec lui à la fin de chaque match lorsque nous nous sommes affrontés.

Emils, parles-tu un peu le français ?
Non, c’est difficile comme langue. Par contre, la saison passée, j’ai beaucoup amélioré mon russe. En effet, j’habitais avec un russe. C’est bien pour moi, car en Lettonie, beaucoup de gens parlent cette langue. Je ne suis pas très bon pour apprendre plusieurs langues et ne connais que quelques mots de français.

Connais-tu le coach ou des joueurs des Scorpions Team Synerglace ?
Je les ai affrontés la saison passée. Je connais leur style, mais je ne connais personne individuellement.

Tu évolueras dans une équipe jeune, comme toi. Comment vois-tu la suite ?
Une équipe jeune est souvent synonyme d’un hockey rapide. Cela étant dit, tout dépend du coach et du style de jeu qu’il souhaitera. Je pense que tout le monde donnera tout sur la glace et notre jeunesse nous apportera plus de puissance. Je pense que ce sera notre joker pour la saison. De mon côté, je me donnerai à 100% et on verra bien ou cela nous mène, l’équipe et moi. Une chose après l’autre.

Quels sont les moments forts de ta carrière qui te viennent à l’esprit ?
Le premier et unique à ce jour championnat du monde en Slovaquie. En nous rendant au premier match, la moitié des supporters étaient lettons. Ils chantaient, criaient « LATVIA, LATVIA ». C’était incroyable. Une ambiance comme si on était à domicile. On joue au hockey pour vivre des moments comme ça.

Et des plus difficiles ?
Le plus dur est quand tu es blessé. Devoir attendre, travailler pour revenir sur la glace, mais surtout regarder tes coéquipiers sans pouvoir les aider.

Un truc sympa te concernant ?
J’adore les blagues. J’essaie toujours de plaisanter et j’adore quand les autres font de même. Sinon, je marche toujours en Crocs !

Et en dehors du hockey ?
J’aime les jeux sportifs. Le volleyball, basketball, football. J’aime aussi observer la nature et découvrir de beaux endroits. En Lettonie, j’ai acheté une vieille voiture russe, une Niva. C’est un véhicule tout-terrain. Parfois, je m’échappe avec ma Niva et pars à l’aventure.

Je te laisse le dernier mot.
J’espère que vous attendez cette nouvelle saison autant que moi. Elle devrait être belle et nous vivrons de beaux moments tous ensemble.